Rapport technique sur la couverture, Recensement de la population, 2016
1. Estimation des erreurs de couverture de la population

1.1  Introduction

Le recensement définit la population devant être dénombrée, ainsi que les règles applicables aux fins du dénombrement (voir la Section 3). Les erreurs de couverture surviennent lorsque des erreurs sont commises relativement à ces règles et définitions. Les principales erreurs de couverture sont attribuables à l’omission d’un logement — et, par ricochet, de ses résidents —, à l’omission (par un répondant) de personnes devant être incluses ou encore à l’inclusion de personnes qui ne devraient pas être incluses. La présente section fournit des estimations du sous-dénombrement net, du sous-dénombrement et du surdénombrement de la population survenus lors du Recensement de 2016. Le sous-dénombrement et le surdénombrement peuvent entraîner un biais aux chiffres officiels et aux estimations, car les caractéristiques des personnes non incluses peuvent différer de celles des personnes incluses, et les caractéristiques des personnes incluses plus d’une fois (doublons) peuvent différer de celles des personnes incluses une seule fois. Le sous-dénombrement net indique la mesure dans laquelle le nombre de dénombrements inclus dans les données du recensement est supérieur ou inférieur au dénombrement complet.

1.2  Sous-dénombrement net

Le taux de sous-dénombrement net de la population lors du Recensement de 2016 est évalué à 2,36 %^Note 1. Autrement dit, la différence entre le nombre de personnes non incluses dans le recensement, mais faisant partie de la population cible du recensement et le nombre de dénombrements inclus en trop à cause des doublons est estimée à 2,36 % de la population cible du recensement. Le taux de sous-dénombrement de la population est évalué à 4,32 % (1 557 061 personnes), tandis que le taux de surdénombrement de la population est évalué à 1,96 % (707 335 personnes). Un taux de sous-dénombrement de 4,32 % signifie que les personnes non incluses faisant partie de la population cible représentent 4,32 % de la population cible du recensement, alors qu’un taux de surdénombrement de 1,96 % signifie que les dénombrements inclus en trop à cause des doublons représentent 1,96 % de la population cible du recensement.

Les taux estimés de sous-dénombrement et de surdénombrement ont tous les deux augmenté comparativement à ceux du Recensement de 2011. Le taux de sous-dénombrement net, qui est la différence entre le sous-dénombrement et le surdénombrement, a légèrement augmenté.

La méthodologie des études sur la couverture du Recensement de 2016, telle que décrite aux sections 7 et 8, a été améliorée puisque le but premier de ces études est toujours de produire les meilleures estimations de couverture possible pour le plus récent recensement. Ces améliorations limitent toutefois la comparabilité de ces estimations avec celles du sous-dénombrement net de 2011 et expliquent en partie la différence observée. De plus, comme les estimations du sous-dénombrement net sont mesurées à partir d’échantillons, la marge d’erreur associée aux estimations de 2011 et de 2016 peut aussi expliquer en partie la différence.

La présente section fait état des estimations du sous-dénombrement net établies en fonction des variables géographiques et démographiques suivantes :

• Province ou territoire de résidence au moment du recensement;
• Âge et sexe;
• État matrimonial et sexe;
• Langue maternelle;
• Région métropolitaine de recensement (RMR) du lieu habituel de résidence le jour du recensement.

Le tableau 1.2b fournit une estimation du sous-dénombrement net, de l’erreurs-type liée à l’estimation ainsi que l’estimation du taux de sous-dénombrement net correspondant et son erreur-type selon diverses caractéristiques. Les estimations négatives du sous-dénombrement net indiquent que le taux de surdénombrement était supérieur au taux de sous-dénombrement. La section 9 explique de quelle façon une telle situation peut se produire.

L’erreur-type donne une idée de l’exactitude des estimations reposant sur l’échantillonnage. Un intervalle couvrant deux erreurs-types de part et d’autre de l’estimation inclut la vraie valeur 19 fois sur 20. Autrement dit, il y a environ 19 chances sur 20 (95 %) que le taux de sous-dénombrement net réel de la population lors du Recensement de 2016 se situe entre 2,12 % et 2,60 % (c.-à-d. 2,36 % ± deux erreurs-types) ou environ deux chances sur trois (68 %) que le taux réel se situe entre 2,24 % et 2,48 % (c.-à-d. 2,36 % ± une erreur-type).

Étant donné que le sous-dénombrement net tient compte du sous-dénombrement et du surdénombrement, le lecteur devrait également consulter les estimations du sous-dénombrement et du surdénombrement présentées dans le tableau 1.3. Un taux de sous-dénombrement net peu élevé pourrait notamment indiquer un taux de sous-dénombrement peu élevé ou un taux élevé combiné à un taux de surdénombrement élevé.

Les taux de sous-dénombrement net de la population les plus élevés au pays ont été observés dans deux des trois territoires : les Territoires du Nord-Ouest, qui affichent le taux le plus élevé (6,57 %), suivis du Yukon (6,20 %). Parmi les provinces, la Colombie-Britannique affiche le taux de sous-dénombrement net le plus élevé, soit 4,07 %. Viennent ensuite la Saskatchewan (3,07 %), l’Alberta (2,77 %) et l’Ontario (2,76 %). C’est le Québec qui affiche le taux de sous-dénombrement net de la population le moins élevé, celui-ci se situant à 0,43 %, suivi de Terre-Neuve-et-Labrador (1,85 %) et de la Nouvelle-Écosse (1,89 %). En 2011, les taux les plus élevés ont été observés dans les trois territoires, alors que le Nouveau-Brunswick affichait le taux le moins élevé. Comme mentionné précédemment, les améliorations apportées à la méthodologie des études sur la couverture du Recensement de 2016 limitent la comparabilité des estimations avec celles du sous-dénombrement net de 2011.

Le taux de sous-dénombrement net de la population est généralement plus élevé dans le cas des hommes et le taux le plus élevé est observé chez  les jeunes adultes. Le taux de sous-dénombrement net des hommes représente plus du double du taux de sous-dénombrement net des femmes, soit 3,32 % comparativement à 1,41 %. Dans la population générale, le taux de sous-dénombrement net le plus élevé est observé chez les adultes âgés de 20 à 34 ans (hommes et femmes). Il s’élève à 6,13 % chez les personnes de 20 à 24 ans et à 6,41 % chez celles de 25 à 34 ans. Dans le cas des hommes, le taux de sous-dénombrement net le plus élevé est de 8,19 % chez les hommes de 20 à 24 ans et de 8,15 % chez ceux de 25 à 34 ans. Pour ce qui est des femmes, ce taux atteint 4,64 % chez celles de 25 à 34 ans. Contrairement à ce qui est observé chez les hommes, le taux de sous-dénombrement net des femmes de 20 à 24 ans est assez semblable au taux observé chez celles de 18 à 19 ans (3,89 % comparativement à 4,04 %). Dans le cas des femmes de 55 ans et plus et des hommes de 65 ans et plus, le taux de sous-dénombrement net est négatif, ce qui indique davantage de dénombrements en trop que de personnes non dénombrées.

Le taux de sous-dénombrement net de la population âgée de 15 ans et plus est plus élevé dans le cas des personnes séparées (11,61 %), surtout dans le cas des hommes (17,65 %). Il est également élevé dans le cas des personnes célibataires (6,31 %), c’est-à-dire des personnes qui n’ont jamais été mariées légalement et qui ne vivent pas en union libre.

Le taux de sous-dénombrement net des personnes dont la langue maternelle est l’anglais est supérieur au taux de sous-dénombrement net des personnes dont la langue maternelle est le français (1,79 % comparativement à 0,04 %). Le taux de sous-dénombrement net des allophones, c’est-à-dire les personnes dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais, est plus élevé (5,88 %). 

Le sous-dénombrement net de la population est légèrement plus fréquent dans les RMR qu’à l’extérieur de celles-ci. En effet, à l’échelle nationale, le taux de sous-dénombrement net est de 2,45 % dans le cas des personnes qui auraient dû être dénombrées dans les RMR. Ce taux est légèrement supérieur au taux de sous-dénombrement net des personnes ne vivant pas dans une RMR (2,15 %). Seules le Manitoba et l’Alberta affichent un taux plus élevé à l’extérieur des RMR qu’à l’intérieur de celles-ci.

1.3 Sous-dénombrement

Les personnes visées par le sous-dénombrement sont généralement des personnes qui n’ont pas été dénombrées à titre de résidents habituels dans le questionnaire rempli pour leur lieu habituel de résidence, ou encore des personnes pour lesquelles aucun questionnaire n’a été rempli pour leur lieu habituel de résidence. Ainsi, les personnes qui considèrent leur lieu de résidence comme un lieu de résidence temporaire n’ont peut-être pas été incluses ailleurs comme résidents habituels. Les personnes n’ayant pas de lieu habituel de résidence, les « sans-abri » par exemple, sont également beaucoup plus sujettes au sous-dénombrement.

La présente section fait état des estimations du sous-dénombrement établies en fonction des variables géographiques et démographiques suivantes :

• Province ou territoire de résidence au moment du recensement;
• Âge et sexe;
• État matrimonial et sexe;
• Langue maternelle;
• Région métropolitaine de recensement (RMR) du lieu habituel de résidence le jour du recensement.

Le tableau 1.3 fournit une estimation du sous-dénombrement en ce qui a trait au nombre de personnes non incluses, à l’erreur-type liée à l’estimation, au taux de sous-dénombrement estimé correspondant et à l’erreur-type connexe. Dans certains cas, le sous-dénombrement estimé est négatif (p. ex. -1 269 personnes dans la RMR de Peterborough). La section 9 explique la façon dont peut se produire une telle situation.

On dénote certaines tendances démographiques en ce qui a trait au sous-dénombrement. Le taux de sous-dénombrement des hommes représente plus d’une fois et demie celui des femmes, soit 5,27 % comparativement à 3,39 %. Le taux de sous-dénombrement le plus élevé est celui des jeunes adultes de 18 à 34 ans (hommes et femmes). Chez les jeunes hommes, le taux de sous-dénombrement est de 11,46 % dans le cas de ceux de 20 à 24 ans et de 10,44 % dans le cas de ceux de 25 à 34 ans.

Si l’on tient compte de l’état matrimonial, le taux de sous-dénombrement était plus élevé au sein de la population âgée de 15 ans ou plus qui était séparée et qui ne vivait pas en union libre, s’élevant à 13,03 %. Il était également élevé dans le cas des personnes célibataires ne vivant pas en union libre, se situant à 8,93 %. Dans les deux cas, ces taux étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes.

Le tableau 1.3 met en évidence le profil des personnes les plus susceptibles d’avoir été omises lors du Recensement de 2016, c’est-à-dire les hommes de 18 à 34 ans qui sont célibataires (qui n’ont jamais été mariés et qui ne vivent pas en union libre) et les personnes séparées. La langue maternelle revêt également une grande importance en ce qui concerne le taux de sous-dénombrement, car celui-ci est moins élevé chez les personnes dont la langue maternelle est le français (2,29 %), suivi des personnes dont la langue maternelle est l’anglais (3,71 %). Chez les personnes pour lesquelles la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais, le taux est encore plus élevé à 7,69 %.

1.4 Surdénombrement

Le surdénombrement de la population désigne le nombre de dénombrements en trop dans les chiffres du recensement pour les personnes dénombrées plus d’une fois (généralement deux fois). Cette erreur introduit un biais, étant donné que ces personnes auraient dû être dénombrées une seule fois. Parmi les exemples de surdénombrement figurent le cas des enfants dont les parents ne vivent pas ensemble et qui sont inclus dans le questionnaire de recensement de chacun des parents, celui des personnes qui s’absentent de la maison pour des raisons professionnelles et dont le nom figure dans le questionnaire de la famille et dans le questionnaire du logement où elles vivent pendant qu’elles travaillent ainsi que celui des étudiants qui poursuivent leurs études et qui sont inclus à la fois dans le questionnaire du recensement de leurs colocataires et dans celui de leurs parents.

La présente section fait état des estimations du surdénombrement établies en fonction des variables géographiques et démographiques suivantes :

• Province ou territoire de résidence au moment du recensement;
• Âge et sexe;
• État matrimonial et sexe;
• Langue maternelle;
• Région métropolitaine de recensement (RMR) du lieu habituel de résidence le jour du recensement.

Le tableau 1.3 contient également une estimation du nombre de dénombrements en trop ainsi que l’estimation de l’erreur-type qui y est associée.

Les erreurs-types des estimations du surdénombrement qu’on trouve dans le tableau 1.3 sont moins élevées que celles du sous-dénombrement. Comme indiqué ci-dessous, certaines tendances démographiques se dégagent des estimations du surdénombrement.

Le taux estimé de surdénombrement varie moins que le taux de sous-dénombrement, et ce, pour l’ensemble des provinces et des territoires. En effet, l’écart entre le taux le plus bas et le taux le plus élevé parmi l’ensemble des provinces et des territoires est de 0,99 point de pourcentage dans le cas du surdénombrement (le taux variant entre 1,25 % et 2,24 %) alors que cet écart est de 5,85 points de pourcentage dans le cas du sous-dénombrement (le taux variant entre 2,57 % et 8,42 %). Le taux de surdénombrement des hommes est semblable à celui des femmes, soit 1,95 % comparativement à 1,98 %. Le taux de surdénombrement est plus élevé dans le cas des enfants et des jeunes adultes de 5 à 24 ans. Comme mentionné, ces taux élevés sont attribuables en grande partie au dénombrement multiple des enfants en garde partagée et des étudiants.

Si l’on considère l’état matrimonial, le taux de surdénombrement est plus élevé pour les personnes qui n’ont jamais été mariées et qui ne vivent pas en union libre (2,45 %). Ce phénomène est observé autant chez les hommes que chez les femmes et est cohérent avec les résultats selon l’âge.

En résumé, le tableau 1.3 dresse le profil des personnes les plus susceptibles d’avoir été dénombrées plus d’une fois; il y a autant de chances qu’il s’agisse d’hommes que de femmes et plus de chances qu’il s’agisse d’enfants et de jeunes adultes. Dans le cas des personnes de 15 ans et plus, il y a prépondérance chez les célibataires.

Note